La lettre de Sumer ... à François Bayrou

Publié le par B.G.

Mon cher François, cher ami,

Pour dire la vérité, il ne me serait jamais venu à l'idée de te tutoyer, de t'appeler par ton prénom, et encore moins de te servir du "cher ami" jusqu'à cette fin de semaine au cours de laquelle tu nous a donné à voir l'étendue de ton art.

Oui, je t'appelle "cher ami", comme tu m'as appelé toi-même, alors que je défendais un amendement sur cette estrade ridicule. J'ai bien compris que cette formule, pratique entre toutes, était une alternative utile à qui se hâte d'oublier le nom de celui qui lui parle.

Cher ami, tu viens de faire une grosse boulette. A te montrer à la fois comme animateur, candidat président et directeur de conscience lors ton récent show de Villepinte, tu as réussi à emporter les décisions qui te paraissaient "justes" et "dignes" - j'oublie sûrement de ces qualificatifs pompeux que tu affectionnes dans tes envolées emphatiques dont j'ai la collection complète.

Je te souhaite de ne pas avoir la naïveté de penser que la messe est dite, nonobstant le jour et l'heure auxquels tu as délivré ton ultime discours.

Car il y a juste deux petites choses auxquelles tu n'as pas pensé je crois :

Par ton comportement outrancier et assez peu démocrate (euphémisme léger), tu as réduit à une dimension négligeable tes militants néo-démocrates les plus actifs et les plus fidèles , et tu t'es retiré avec tes boeufs gras UDF en un bunker d'où tu ne sortiras pas vivant.

Car ce que tu ignores, cher ami, c'est que nous étions ton meilleur rempart contre leur férocité. Si nous étions les premiers sur leur liste, tu dois réaliser que tu es le second. Maintenant que nous sommes hors d'état de te défendre, ils vont s'occuper de ton cas. Et sois assuré que cette fois, ils ne te rateront pas. Tu as déjà perdu 2012.

Enfin, tu es parvenu à radicaliser les plus aimables et les mieux éduqués d'entre nous, lesquels ont disparu du paysage pour s'organiser ailleurs et autrement. Là où hier, à travers les contributions déposées ici même, sur ce site qui t'appartient, tu pouvais te faire une idée de la température générale, tu n'as dorénavant plus aucune indication.

Car c'est ailleurs désormais que les choses se discutent, s'argument et s'élaborent, dans des réseaux, virtuels ou réels, qui échappent à tout contrôle ou, en tout cas, au tien. Félicitations pour ce superbe doublé !

Sumer, le 5 décembre 2007
 

Publié dans MoDem

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