"La tentation du pire" ... Agnès sur Le Monolecte
Un article qui reflète mieux que je ne saurais l'exprimer, ce que je redoute vu l'évolution de la situation dans notre pays. En même temps je ne vois pas très bien ce qui pourrait empêcher une explosion violente à un moment donné, puisqu'il semble que nos concitoyens soient loin d'être majoritairement prêts à faire cause commune, comprenant que nous sommes tous dans le même bateau et que notre force réside dans le nombre.
Il serait facile, effectivement de faire tomber ce système d'asservissement, en refusant de l'alimenter. En fait c'est comme les termites. Comment se débarasse-t'on des termites dans une maison, alors que le couple royal, qui vit 80 ans, niche sous terre ? Il est évident que l'on ne va pas creuser le sol de la maison pour le chercher. On le fait mourir de faim, par l'installation d'une barrière chimique qui va tuer les termites qui cherchent à la traverser pour le ravitailler ...
C'est pareil avec le système, ceux qui cherchent à nous ramener à l'esclavage, en fait ne sont pas nombreux, et ils sont hors de notre portée. Il ont des valets certes, mais ces valets si leurs maîtres perdaient pied, la majorité dentre eux seraient prompts à les lâcher et retourner leur veste ... ces personnes sont d'une grande veulerie, n'en doutez pas. Il n'est pas nécessaire de les atteindre directement, il suffit de cesser de les ravitailler, ils n'ont de pouvoir que celui que nous leur donnons.
Comme le dit Agnès, une massive résistance passive savoir refuser, apprendre à dire NON, serait ce l'action la plus efficace. Mais cela suppose de comprende à la fois le fonctionnement du système, sa perversité, et de vouloir réellement le faire tomber pour construire une société fonctionnant sur d'autres base, remettant la vie et le vivant comme valeur centrale, la coopération, etc...
Là où je suis pessimiste, c'est que la majorité des gens ne sont pas réellement contre le système, mais contre la place qu'ils y occupent, ce qui n'est pas forcément conscient, mais implique la croyance que le "bonheur" serait lié à la possession et l'accumulation d'argent et objets ...
Croyez-vous que ceux qui détiennent peu ou prou le pouvoir de ce pillage du bien commun, seraient aussi vides, creux et méchants si c'était vrai ? N'auraient de cesse d'affamer et d'asservir davantage leurs concitoyens, de leur cracher leur mépris de cette vile populace que nous sommes à leurs yeux ?
"Prime pour l'emploi, et bientôt RSA... c'est quand même anormal de vouloir donner de l'argent de l'Etat qui n'en a pas beaucoup à des gens qui ne veulent pas travailler parce qu'on les paye trop et coûtent aussi beaucoup d'argent à l'Etat", a ajouté le maire de Corbeil-Essonnes, rapporteur spécial du budget de l'Emploi." Serge Dassault sénateur, maire, propriétaire du Figaro et dirigeant du Groupe Industriel Marcel Dassault, rentier du CAC40 par héritage d'une fortune familiale (Panier de Crabes Dassault s'insurge contre les aides aux chômeurs lire aussi les réactions des lecteurs à l'article sur Libération)
Serge Dassault, est représentatif, des véritables parasites, ces tiques avides, qui pillent les finances publiques, que nous alimentons tous, impôts et impôts locaux, charges sociales, CSG et RDS, taxes sur l'alcool et le tabac, TVA et TIPP, et j'en ai sûrement oublié ! Dassault c'est aussi EADS et Lagardère, et le scandale qui va avec, des milliards de contrats avec l'armée, donc l'Etat, et qui de sucroît est payé en tant que sénateur et maire, par les citoyen pour leur cracher son mépris à la figure ...
Il y a vraiment quelque chose de pourri au royaume de France ...
Dans ces conditions, si nous ne montrons pas plus d'aptitude à élaborer collectivement à la fois une résistance et des fonctionnements alternatifs, je ne vois pas comment cette "tentation du pire" que je redoute autant qu 'Agnès pourra être évitée ... en même temps, il est impératif de refuser de continuer d'avancer dans cette voie, et nous laisser mener à l'abattoir !
Mais dans tous les cas nous ne sortirons de là que collectivement ...
Le monolecte
La tentation du pire
Par Agnès Maillard le 13 juin 2008
Indignations, frustrations, colère et impuissance : un bien mauvais cocktail d'émotions nous étreint face à la grande récession sociale alimentée chaque jour un peu plus par les coups bas de nos dirigeants, à peu près partout dans le monde.
Plus la spirale régressive se resserre et plus nombreux sont les citoyens qui en viennent à espérer que cela pète, que le grand soir se couche sur notre monde, qu'une nuit du verre Securit nettoie les écuries démocratiques dans lesquelles le lisier de la cupidité et de l'avidité s'entasse et qu'un jour radieux se lève sur une nouvelle civilisation. Il est certain que les accapareurs, les profiteurs, les spoliateurs, les goules qui se repaissent de la misère humaine d'autant plus qu'elles la créent, ne vont pas lâcher le morceau juste parce qu'on leur demande poliment. Qui renoncerait à la part du lion parce que le moucheron vibre d'indignation vertueuse, hein? Le ressentiment se nourrit des maladresses quotidiennes de nos gouvernants et exploiteurs qui se ménagent des vies toujours plus confortables, à l'abri des aléas de la vie et de l'économie, s'approprient chaque jour ce qu'il y a de mieux et de meilleur tout en nous sommant dans le même temps de renoncer à toujours plus de nécessaire, de nous serrer toujours plus la ceinture, d'aller vers toujours plus de frugalité.
Et chacun de glapir chaque jour un peu plus fort dans sa niche en rêvant de la revanche sanglante du peuple pressuré par la sauvagerie capitaliste, un sourire mauvais au coin des lèvres, mais l'échine toujours aussi complaisamment courbée.
Les frasques et impudeurs de la caste dominante alimentent chaque jour le ressentiment de tout le reste de la population, conviée à s'entredéchirer sauvagement pour les miettes tombées sous la table. Les observateurs les plus partiaux finissent par admettre, du bout des lèvres, que notre système actuel se nourrit des inégalités qu'il génère inévitablement, que la fameuse fracture sociale est devenue un gouffre et que celui-ci ne cesse de se creuser. La pauvreté gagne du terrain partout, la précarité est la norme, bien des régions du monde ont vu la famine succéder à la frugalité.
S'il reste encore des personnes pour continuer à croire que les sacrifices d'aujourd'hui sont les victoires de demain, la plupart des gens commencent à comprendre que la promesse de prospérité partagée du capitalisme n'était qu'un slogan creux destiné uniquement à recueillir l'assentiment des populations à leur propre exploitation éhontée.
Maintenant qu'il apparaît de plus en plus clairement que le roi est nu, le ressentiment contamine de plus en plus de la population et les appels à la révolte, bien que tempérés par un terrible sentiment d'impuissance collective, se font entendre de plus en plus clairement et sont de plus en plus pressants.
Pour beaucoup, il est temps de renverser un ordre injuste et de confier à la sagesse des peuples la mission délicate de relever les défis monstrueux des prochaines années, défis démographiques, énergétiques, écologiques, sociétaux et climatiques. La tâche est immense et la rapacité de quelques-uns nous empêche encore d'œuvrer pour la survie du plus grand nombre.
Et c'est à ce moment que nous devrions justement nous interroger sur l'étrange décomplexion ostentatoire dont font preuve actuellement les oppresseurs : pourquoi diantre exhiber leur richesse indécente et faire montre de leur plus parfaite incurie au moment même où la pauvreté frappe de plus en plus de monde et menace la très grande majorité de la population, si ce n'est précisément pour exacerber nos colères et nos frustrations?
Pourquoi nourrir le ressentiment du plus grand nombre, même si l'on désigne fort commodément quelques boucs émissaires à la populace frondeuse ?