Le NON en Irlande : analyse et droit du recours à l’insurrection !

Publié le par benedicte

Le NON au traité de Listonne en Irlande : analyse socio-politique du résultat, réactions des politiciens et droit du peuple au recours à l’insurrection ... par Danièle Bleitrach

 

2 articles de Danièle Bleitrach concernant le référendum en Irlande :

Le premier concerne l'analyse du vote :

  • l'un des habituels chantages des politiciens celui à l'isolement du pays, auquel nous avons eu droit en 2005 en France, n'a pas marché ...
  • ce sont les classes populaires urbaines et les zones rurales qui ont votées majoritairement contre, les classes privilégiées et aisées ayant votées, majoritairement pour.
  • les réactions politiciennes sont de minimiser ce vote irlandais et trouver le moyen de passer outre de continuer à imposer leurs choix sans tenir compte du rejet des populations de ce traité.


Le second article concerne les réactions politiciennes française et néerlandaises, considérant que la ratification devait se poursuivre comme si de rien n'était. Face à ce déni
de droit, l'auteur rappelle l'article 35 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793 : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».

Toutefois une note dissidente dans cette volonté de poursuivre la ratification forcée : la Tchéquie, information lue sur Solidarité et Progrès dans l'article Merkel, Sarkozy, Barroso... : la démocratie, on s’assoit dessus ! :

Vaclav Klaus, le Président tchèque, pourra-t-il ramener ses collègues à la raison ? Il a déclaré en effet que : « Le projet du Traité de Lisbonne s’est interrompu aujourd’hui avec la décision des électeurs irlandais et sa ratification ne peut pas être poursuivie. Le résultat est, je l’espère, un message clair adressé à tous. C’est une victoire de la liberté et de la raison sur des projets élitistes et artificiels et sur la bureaucratie européenne. »


Si j'avais évoqué une partie des points exprimés ici dans l'article précédent, il évident que les textes ci-dessous, que j'ai lu aujourd'hui, présentent une analyse bien mieux structurée et argumentée que je ne suis capable de le faire ...

Le droit à l'insurrection n'implique pas en soi le recours à la violence, mais en premier lieu le constat de la non-légitimité de ceux qui gouvernent. Ils ont cessé d'être les représentants de la population, qu'ils sont supposé être, pour en être les maîtres-fouet au service des négriers du libéralo-capitalisme, qui ne voient dans la population qu'un cheptel à se partager, à tailler, corvéer et envoyer à l'abattoir à sa guise.

La tyrannie de cette caste minoritaire privant la population de ses droits, ce retour à la féodalité, à une société de maîtres et d'esclaves, est par essence anti-démocratique et un viol de la déclaration des droits de l’homme, inscrite dans notre constitution !

Une réflexion sur ce qu’est l’idéal de démocratie, sur ce qui lui a donné naissance, est nécessaire pour développer une vision, le projet d’une autre société. Elle est nécessaire en parallèle à la recherche de mise en oeuvre d'actions visant à reconquérir nos droits face à ceux qui nous en ont spoliés et nous les dénient. Face à eux, nous avons la puissance du nombre, si nous arrêtons de nous laisser diviser, si nous prenons conscience que cette division est orchestrée pour nous affaiblir et des raisons pour laquelle tout un chacun est si prompt à s'en prendre à son semblable au lieu de se retourner contre les responsables.

Danièle Bleitrach ne donne pas de solution, elles sont de toute façon à inventer et mettre en oeuvre ensemble, pour imposer que soient pris en compte nos droits et notre désir d'une autre société.





Le 14 juin 2008

En Irlande aussi c’est une vote de classe… remarques sociologiques autant que politiques
La victoire du Non en Irlande

par Danielle Bleitrach - Source de la photo: Le Figaro


Plus le jour de l’élection se rapprochait, plus il était question d’un duel serré, le verdict a été clair: 53,4% des irlandais ont dit Non. Clair et net. Faisons un point d’histoire: il y a eu le Traité Constitutionnel que le NON français puis le NON néerlandais ont repoussé en 2005. Puis en 2007 est intervenue la forfaiture de Lisbonne. Les politiciens de tous poils ont décidé de ne plus faire appel à la légitimation populaire et d’imposer entre gens de l’Establishement ce traité devenu Traité de Lisbonne. C’est ainsi que ce dernier fut honteusement imposé au peuple français par ses politiciens. Oui mais les Irlandais étaient obligés par leur Constitution d’organiser le référendum. Ce devait être une promenade de printemps pour le OUI. L’Irlande disait-on avait bénéficié plus que tout autre pays de son intégration dans l’Unions européenne. Tous les grands partis étaient pour, le gouvernement comme l’opposition. La victoire du NOn en Irlande est vécu par beaucoup de peuples européens comme étant un peu la leur, eux que l’on a pas consulté, eux dont a méprisé l’avis.


Un pays pro-européen et l’ampleur du désaveu

L’Irlande était considérée comme un pays pro-européen, n’avait-il pas été un de ceux qui avaient le bénéficié de cette intégration ?

Quand un  sondage du quotidien Irish Times, le 6 juin, donna le non en tête, l’inquiétude se fit alors perceptible dans le  camp du OUI mais aussi chez les politiciens européens, ils se précipitèrent en rang serrés pour tenter de convaincre et à défaut d’apeurer les Irlandais, dans les médias le ton était devenu grave : « se pourrait-il ? ».  Mais on imaginait un résultat très serré et même une remontée de dernière minute du OUI.

L’ampleur du refus a donc surpris tout le monde et ce fut la deuxième mauvaise surprise, non seulement les Irlandais comme les Français et les Néerlandais avaient dit « non » mais ils l’avaient fait à une large majorité.

Il y a incontestablement dans les refus des peuples européens des parallélismes troublants: on peut dire que pratiquement chaque fois que l’on consulte un peuple sur l’Union européenne, il répond de la même manière au chantage politicien.  Il dit Non à cette Europe, il n’y voit pas grand avantage, ni se sent certainement pas un citoyen.


Vous n’allez pas oser dire NON ?

En Irlande, comme nous l’avons vécu en France, il y eut le chantage à l’isolement. “Vous seriez les seuls! Vous n’allez pas oser?”Et oui ils osent…

Et là encore il y a une grande distance entre le monde politicien et le citoyen lambda de France, de Hollande ou d’Irlande. Notre classe politique, d’abord les tenants du OUI, les pro-européens de droite ou de gauche, les principaux partis, les médias, mais également les tenants du NON eux-mêmes, les communistes, n’osent même pas envisager de sortir de l’Union européenne et même de la zone euro, ils n’osent même pas se poser la question de cette sortie.

L’audace tranquille de leurs peuples tranche sur leur propre pusillanimité. Et si ces élections sont un coup de tonnerre c’est que le Non, tout le monde le subodore, renvoie à un refus plus fondamental, à quelque chose que personne dans la classe politique n’ose aborder. L’Union européenne pour la plupart des Français en particulier les couches populaires, et même les jeunes, c’est un machin sur lequel ils n’ont aucune prise, un lieu où se congratulent des politiciens, une monnaie dont l’adoption a correspondu à un triplement des prix sans que les salaires suivent. Non seulement l’Europe n’est jamais devenue une patrie mais elle est fondamentalement étrangère aux intérêts des classes populaires.

Les Irlandais comme les Français n’ont pas une confiance extrême en leurs propres hommes et femmes politiques, mais ceux du voisin leurs paraissent encore plus suspects. Ainsi au risque de vexer notre orgueil national à nous Français, il faut mesurer que la proximité de la présidence française a renforcé le NON. Un des thèmes a été les projets secrets militaristes imputés à notre président Sarkozy, à la fin de la neutralité irlandaise. Sans parler des déclarations intempestives de notre gaffeuse de ministre de l’économie Christine Lagarde en faveur d’une harmonisation fiscale en UE. Même les acquis d’une intégration européenne allaient être supprimés et les pays allaient se retrouver derrière un Sarkozy le belliciste, le toutou de Bush. 

Mais rassurons-nous ce fut un thème parmi d’autres et pas la cause efficiente, le peuple irlandais a d’abord désavoué sa propre classe politique . Ici comme en France ou en Hollande, le désaveu a frappé les membres du gouvernement, les circonscriptions des ministres en charge des questions européennes ont répondu un non franc et massif(celle du Dick Roche, le ministre en charge de l’Union européenne, ou celle de Michael Martin, ministre des affaires étrangères en particulier).


C’est ici aussi un vote de classe

Autre ressemblance: lors du NON français, une étude géopolitique du NON m’avait fait constater : ce n’est pas un NON de gauche ou de droite mais un NON de classe. J’avais mis en garde les collectifs anti-libéraux qui s’attribuaient la victoire, comme d’ailleurs toutes les forces politiques: nous sommes devant un refus de classe. Par suite de la déliquescence actuelle du Parti communiste Français, le refus passe en majorité par d’autres circuits que l’activité de tel ou tel groupuscule ou tel parti,  il est porté par les discussions sur les lieux de travail, les familles et c’est même cela qui expliquait, selon mon analyse, la géographie de ce NON qui reproduisait pratiquement les zones d’influence du PCF d’il y a trente ans.

On retrouve en Irlande, le même phénomène: ainsi si l’on considère Dublin, les banlieues riches du sud ont voté à près de 60% pour le traité alors que les banlieues ouvrières du nord-ouest et du sud-est c’est plus de 60% pour le NON. Le vote rural est un vote pour le NON et il faut bien voir que comme en France les zones dites rurales sont en fait de plus en plus ouvrières. En revanche tous les lieux de regroupement des classes moyennes et privilégiées donnent la majorité au OUI. On se croirait dans une pièce de théâtre de Sean o’Casey le grand dramaturge du prolétariat irlandais, le NON monte de l’aliénation, des difficultés quotidiennes, c’est un refus qui correspond encore faute de perspective à l’état de colère impuissante d’un prolétariat que l’on a désorganisé et privé de moyens d’action collectif, et que l’on conduit ici comme en Italie vers le refus d’une classe politique qui n’a que mépris pour lui.

Bien sûr déjà l’interprétation de ce vote par les médias redouble ce mépris de classe, les journalistes sont des petits bourgeois aux ordres de grand et de ce vote ils ne voient que   l’ hétérogénéité, celle d’un front des mécontents incompétents. Cela n’est pas dit aussi clairement mais déjà le ton monte,  les articles laissent entendre que ceux qui ont refusé ne savaient pas ce qu’ils faisaient, ce sont des incultes, des mauvais coucheurs, on met en avant le populisme, l’influence de  l’extrême droite en oubliant un peu que la nation n’est pas nécessairement chauvine et que le patriotisme est selon le mot célèbre la richesse des pauvres, surtout dans un pays comme l’Irlande où la conquête d’une nation a du se faire quasiment dans une lutte contre le colonialisme, la misère des masses.


La réaction  des “nantis”

Cette Europe  prétend concilier l’eau et le feu, elle cherche la pierre philosophale du progrès, des droits de l’homme, et de la paix, mais elle bat monnaie tous les jours à partir des  intérêts des multinationales, des financiers et des marchands d’armes, de ce fait c’est est une escroquerie que de plus en plus les peuples refusent. Mais visiblement il y en a qui y trouvent leurs intérêts et ils  Ils vont tout faire pour la maintenir à flot, pour tenter d’effacer le vote irlandais comme ils ont nié le vote français et néerlandais. Voici d’ailleurs ce que déclare le Figaro de ce matin 14 mars 2008. Le Figaro est le grand journal conservateur possédé par le marchand d’armes Dassault :

Un nouveau texte, avec des amendements mineurs répondant aux inquiétudes irlandaises, peut être soumis à un second vote en Irlande. S’il est adopté, la crise ne sera plus qu’un incident de parcours et le traité de Lisbonne entrera en vigueur après quelques mois de retard. Le traité de Nice, rejeté par les Irlandais en 2001 avant d’être approuvé en 2002, moyennant quelques changements, offre un précédent qui justifie la manœuvre.

Mais pour qu’elle soit viable, il faut agir vite, dès le Conseil européen de la semaine prochaine. Une initiative franco-allemande est annoncée. Elle devra stopper tout effet boule de neige que le non irlandais pourrait avoir dans d’autres pays, tentés de remettre en cause leur ratification. Personnage clé de cette stratégie, le premier ministre britannique, Gordon Brown, a indiqué qu’il jouerait le jeu. Ainsi, l’Europe évitera de replonger dans la paralysie institutionnelle et la présidence française de l’Union pourra se dérouler sans trop de dégâts.

Il n’y a pas d’autre solution. Renégocier le traité de Lisbonne est hors de question. Il résulte déjà d’une renégociation laborieuse du texte abusivement nommé « constitution ». Les marchandages doivent avoir une fin.

Baisser les bras et continuer avec le traité de Nice n’est pas une option. Cela reviendrait à maintenir le statu quo, et notamment le règne de l’unanimité, une situation ingérable à vingt-sept et qui le sera encore plus après les prochains élargissements.

Tout remettre à plat est impossible : ce serait faire fi de dix années d’efforts pour sortir de l’impasse institutionnelle.

Pour que l’Europe suive son chemin, pour qu’elle puisse peser dans un monde en plein bouleversement, il va falloir dédramatiser le non irlandais et garder le cap sur les priorités de la politique européenne. Ce sera le défi de la présidence française.”

Tout y est la ligne de la bourgeoisie est tracée :  il faut minimiser la portée de ce vote, forcer les Irlandais à voter, à revoter jusqu’à ce qu’ils disent oui! Il faut poursuivre avancer dans cette construction européenne…

Une de leur force est de nous obliger à penser dans le cadre contraignant  qu’ils construisent jour après jour, ils cherchent à nous persuader que ne pas appartenir à cette Europe là est une hérésie, un véritable sacrilège, nous ne pouvons pas ne pas faire partie de la zone euro… Alors le Non des peuples est une tranquille manière de dire : “Rien de ce que vous proposez n’est obligatoire !” Il y a dans cet entêtement, ce refus de s’en laisser contenter une force inouïe. Le vrai problème est de construire une force politique apte elle aussi à ne pas se laisser contraindre par ce que le capital considère comme incontournable, obligatoire, infranchissable…


 

Changement de société le blog de Danielle Bleitrach
Qui a le goût de l’absolu renonce par là au bonheur

Rejet du Traité de Lisbonne, l’invraisemblable réaction des politiciens français et néerlandais relève d’une seule réponse en droit: le recours à l’insurrection, c’est-à-dire imposer la sortie de l’Union Européenne !

15 juin 2008

Face au rejet du Traité de Lisbonne par le peuple irlandais :, les politiciens français et néerlandais se prononcent pour la poursuite du processus de ratification (officiel)

“Ils” sont vraiment incroyables. Lors du référendum du 13 juin dernier, les Irlandais ont rejeté à la majorité des voix le nouveau traité dit de Lisbonne et remettent donc en cause irrémédiablement son entrée en vigueur le 1 janvier 2009, puisque la seule légalité est l’unanimité surtout en matière constitutionnelle.  L’Irlande est le seul pays, où le traité doit être approuvé par référendum national. Dans les autres pays, il a été ratifié par les parlements. Et les deux pays qui avaient repoussé le traité Constitutionnel l’ont vu re-rentrer par la petite porte, grâce à des politiciens de droite et de gauche qui n’ont pas craint de violer la volonté majoritaire de leur peuple.

Non contents d’avoir agi ainsi, ces politiciens dont les peuples ont refusé le Traité Constitutionnel, à savoir le peuple français et néerlandais, devant le refus du traité dit de Lisbonne par le peuple irlandais, tiennent des propos incroyables. Ils font ce faisant la démonstration que l’Europe n’est pas réformable, (outre le fait qu’eux-mêmes doivent être impérativement renvoyés) quelle est alors la solution ?


Les réaction à Paris :

Nicolas Sarkozy a estimé que « les autres pays devaient continuer à ratifier le traité, de façon à ce que cet incident irlandais ne se transforme en crise ». Alors qu’il s’apprête à prendre la présidence de l’Europe, Nicolas Sarkozy veut tirer les leçons du référendum : « Le « non » irlandais est une réalité politique et on doit l’accepter. » « Ce vote n’est ni un hasard ni une surprise mais un appel à faire davantage, mieux et différemment. Beaucoup d’Européens ne comprennent pas la façon dont on construit l’Europe en ce moment. Notre devoir est d’être plus efficaces au service de la vie quotidienne des Européens. » Le Président « pense à une politique européenne de l’immigration et à une réponse européenne à l’augmentation du prix du pétrole ».

Jouyet : « Revoter »
Le secrétaire d’État aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, estime qu’il n’y a pas d’autre solution, pour sauver le Traité de Lisbonne, qu’un nouveau vote des Irlandais. « Il faut que le processus de ratification aille à son terme et, pendant ce temps, laisser aux Irlandais le temps de la réflexion, savoir si moyennant quelques médiations, ou demandes de leur part, ils peuvent revoter. » Jean-Pierre Jouyet pense à une « adaptation » du texte pour ce seul pays, dont il rappelle qu’il a un statut neutre.

LA HAYE, 14 juin (1)  La Hollande est déçue de ce que les Irlandais aient voté contre le Traité de Lisbonne, pourtant elle envisage de continuer le processus de ratification, a annoncé samedi Jan Peter Balkenende, le premier ministre des Pays-Bas, à l’issue du référendum en Irlande.
“Le “non” irlandais ne signifie pas que nous-mêmes et les autres pays membres de l’UE doivent cesser le processus de ratification du Traité de Lisbonne. Il n’y a aucune raison pour le faire”, a déclaré aux journalistes M. Balkenende.
Le Traité de Lisbonne a été approuvé le 5 juin dernier par la chambre basse du parlement hollandais. Bientôt, il sera examiné par la chambre haute. (2)


Face à un tel déni de droit quelle solution reste-t-il ?

Ces politiciens se rendent-ils compte à quel point ils font la démonstration par leur mépris du vote des peuples que l’Europe n’est pas réformable, à quel point il s’agit d’un montage anti-démocratique qui toujours s’opposera aux exigences des peuples pour le profit d’une minorité.

Face à une telle attitude la seule solution est de se conformer au sens réel des votes des peuples: il faut sortir de cette Europe, ne plus appartenir à des institutions qui non seulement ont pour objectif de démanteler les protections sociales, les services publics, de peser sur les emplois et le pouvoir d’achat, de développer des politiques xénophobes et bellicistes, mais également affirment haut et fort que quelque soit la volonté des peuples il en sera toujours ainsi.

Toute République, toute démocratie, à partir du moment où elle récuse le droit divin comme base du pouvoir, repose nécessairement sur le droit à l’insurrection d’un peuple dont on ne respecte pas la volonté. C’est la base de toute la réflexion de la modernité, s’il n’existe plus ce droit à l’insurrection comme ultime recours, la violence légitime de l’Etats devient tyrannie. Donc la seule réponse démocratique devant un tel déni est l’insurrection. L’insurrection est le fait de s’élever contre le pouvoir établi en visant à l’abolir, les formes de l’insurrection sont diverses. Notre révolution française héritière des Lumières et de toute la réflexion sur la “modernité” a établi dans sa Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793 , ce doit, il est énoncé en son article 35 :« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».

L’équivalent de l’insurrection serait dans ce  cas d’ imposer la sortie de ce mauvais lieu, de ce coupe gorge et par exemple d’exiger ce choix du parti politique auquel on adhère ou que l’on soutient.


Danielle bleitrach

 
(1) RIA Novosti.

(2) Le Traité de Lisbonne est le document de base qui détermine les principes du fonctionnement de l’Union européenne. Il est censé remplacer la Constitution européenne, rejetée suite aux “non” des Français et des Néerlandais lors des référendums nationaux de 2005.
Le Traité de Lisbonne a déjà été ratifié par 18 pays: l’Allemagne, l’Autriche, la Bulgarie, le Danemark, la Finlande, la France, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, l’Estonie, la Grèce. Pour que ce document entre en vigueur, il doit être ratifié par tous les Etats membres de l’UE (27 pays).

 

Publié dans Politique Monde

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