Le MoDem après ces élections : la hiérachie, les adhérents et les électeurs ...

Publié le par benedicte


Le MoDem après ces élections : la hiérarchie, les adhérents et les électeurs ...


Je ferais un commentaire personnel plus tard je livre celui de Laure Leforestier, je le mets entier, parce que ça exprime mieux ce que je saurais le faire une partie de ce que je ressens vis à vis de tout ce qui s'est passé depuis la création du MoDem. Et n'hésitez pas à passer sur son blog ...

Et ensuite un ensemble d'articles de provenances diverses presse et surtout blogs



laure-leforestier-170.jpgLaure Leforestier -
19 mars 2008

à faire semblant d’y croire !

Je me suis toujours intéressée à la vie politique de mon pays mais j’ai mis bien du temps avant de m’engager. Je m’engage bien pour les affaires de la cité en devenant adjointe au maire de Rouen en 2001, mais je reste fort longtemps jalouse de mon indépendance d’esprit et ne m’encarte pas. Et puis un jour, en mai 2006, en écoutant un discours lors du vote de la motion de censure au gouvernement Villepin, l’orateur me donne enfin un espace politique. Quelqu’un qui dit :

Nous avons un virus dans notre démocratie, qui empêche la démocratie de se défendre : c’est l’absolutisme. Et la démocratie est incompatible avec l’absolutisme. (…) Dans  la République absolutiste, il n’y a plus qu’un but politique : contrôler le quartier général. À partir de quoi, on installera ses hommes partout, ses réseaux partout. Tout le pouvoir pour un clan et qui n’est pas avec moi est contre moi. D’où l’état de guerre intestine, la guerre des clans pour contrôler l’Etat.

Quelqu’un qui dit aussi :

Je sais bien qu’il y a la discipline de parti. Je sais bien qu’il y a les habitudes. Et je connais bien cette idée : « nous n’allons pas mélanger les voix avec le Parti socialiste et les communistes… » … Eh bien, en effet, je franchis un pas : j’accepte de voter, dans des circonstances nationales graves, avec des gens qui sont différents de moi. Je ne renie rien de ces différences, mais je les fais passer après l’intérêt national.

Enfin relisez tout le discours, moi ce jour là, je me suis dit que je pourrais peut-être arrêter de voter blanc au 2e tour des présidentielles (en 95 parce qu’en 2002 on n’avait pas le choix…). Faut croire que je n’étais pas la seule à avoir entendu ces paroles, nous étions quelques millions. La suite on la connaît, je m’encarte, ensuite les présidentielles puis les législatives.

Et l’aventure ne cesse d’être passionnante parce que ce même homme, candidat malheureux aux présidentielles, continue à nous en promettre de jolies choses. Il dit ça par exemple le 24 mai 2007 :

Ce n’est pas une œuvre solitaire qui commence. J’ai voulu ce nouveau mouvement, mais il n’est pas le mien. Je le porterai avec une équipe. L’élection présidentielle, c’est forcément l’histoire d’un homme ou d’une femme face à un peuple. Un mouvement, c’est au contraire une communauté humaine.

Et il ébauche les lignes d’un futur parti dont les bases ne peuvent qu’emporter mon adhésion. Et même que ce beau parti du XXIe siècle, on va le construire tous ensemble dans les semaines qui suivent, dans un grand élan citoyen et un bouillonnement d’idées. Et on est un paquet à le croire à ce moment là. Et je rencontre tout plein de gens tous aussi passionnants les uns que les autres par leur parcours politique, professionnel, humain et je me dis en cette époque de Sarkozie triomphante que nous pouvons ensemble construire une alternative.

Aussitôt après, j’entends dans ma fédération : « Oh mais là, on est tous fatigués, faut se reposer, on en reparle après les grandes vacances… » Bon, je trouve ailleurs une bande de potes avec qui pendant l’été on s’attelle joyeusement à lancer une vaste réflexion sur le fonctionnement de ce nouveau parti tout beau. Cela s’appelle le cercle Méthodes, mais partout ailleurs en France, il y en a plein d’autres qui planchent sur une charte éthique, une charte des valeurs et des statuts. Il m’apparaît déjà, qu’au-delà du discours lénifiant sur les valeurs partagées, la question du positionnement dans une France qui se révèle avec un nouveau paysage politique doit se poser.

Arrive Seignosse et une première descente. Les discours sont toujours bien beaux, mais du travail colossal fourni par les adhérents pendant l’été, point ! Oh, quelques ateliers pour amuser la galerie mais la suite nous prouvera qu’ils auront peu d’incidence sur la constitution du mouvement.

Et pendant ce temps là, en Seine Maritime, la politique de l’édredon est active (enfin passive agressive) pour étouffer toute remise en cause des équilibres et rapports de force. Il n’est pas question de débat d’idées, il est surtout question de garder des sièges. Nous sommes quelques uns à nous agiter, à nous rencontrer, mais rien n’y fera et rien ne changera.

A l’approche du congrès fondateur, nombre d’adhérents découvrent avec horreur les projets de statuts. A nouveau, une poignée de volontaires, cette fois ci, les Démocrates en mouvement, se réunissent, phosphorent, font des propositions d’amendements hyper raisonnables et déjà bien loin de nos rêves, pour tenter de recoller à ce qui devient de plus en plus une utopie de parti démocrate. J’assisterai, globalement écoeurée, à Villepinte, à une mascarade de congrès et à l’adoption de statuts qui ressemblent à s’y méprendre à feue l’UDF (enfin, non, l’UDF n’est pas morte, elle bouge encore, la suite de ma démonstration nous le prouvera). Dès ce moment, la seule chose qui me retient encore dans ce parti, c’est la qualité des personnes que j’ai pu croiser et l’envie de rester dans cette communauté.

J’allais oublier la pantalonnade des élections au conseil national. Quelqu’un peut il m’expliquer l’urgence qu’il y avait à les mener puisqu’à ce jour, les représentants élus n’ont toujours pas été appelés à siéger ? Vous allez sans doute m’accuser de grosse paranoïa mais j’aurais tendance à croire que c’était pour prendre au dépourvu tous ces nouveaux et reconduire les bonnes vieilles structures UDF. Pas de bol, tous ces démocrates forcenés s’étaient déjà constitués en réseaux, et c’est ainsi que les listes Régions en mouvement ou la liste de Quitterie en Ile de France sont un peu venues bousculer la donne.

Comme il n’y avait aucun positionnement clair, ces élections municipales se sont révélées une farce pour le Modem, ou une tragi-comédie si l’on regarde un peu comment les adhérents se sont déchirés et partagés dans une même ville et je citerai de manière non exhaustive Lyon, Bordeaux, Angers, Strasbourg. A vous de compléter la liste au gré de vos propres expériences locales. Le bilan est pathétique. Même si certains veulent encore y voir l’émergence d’une nouvelle force politique, je crois que le citoyen électeur retiendra surtout que pour un parti qui prônait de vouloir faire de la politique autrement, le Modem aura été le champion de la cuisine électorale.

Et dans mon bled, il se passe quoi ? Ben rien ! Ils sont tous très fatigués ceux qui ont fait la campagne d’Albertini qui s’est pris une branlée, alors ils ne veulent surtout pas de débriefing avant les vacances de Pâques. Faut dire que les grandes manœuvres ont commencé, que les sénateurs sont à l’ouvrage et je suis prête à parier que d’ici les européennes de 2009, la « grande famille du centre » se sera retrouvée toujours au nom de ces fameuses valeurs partagées.

Formidable ! Mais ce n’est pas mon truc… Au moins cette année passée au centre avec une bande de gens toujours le cul entre deux chaises, cette fauxculterie ne visant qu'à garantir toujours la même soupe aux mêmes notables, cet aréopage de "nouveaux" aux dents au moins aussi acérées que leurs aînés, m'aura rendu un immense service. Je sais désormais où me placer sur l'échiquier politique, je sais que je n'ai pas besoin d'un gourou pour me montrer la voie, je sais que je suis un esprit libre, bref je sais que je suis à gauche et que je n'ai plus rien à faire entre les bisounours, les gros malins qui mènent leur barque et les salauds professionnels.

Des grosses bises à tous ceux que j’ai eu plaisir à rencontrer. Je n’ai pas envie de vous perdre de vue. Et bon courage à ceux qui restent…



Dans la presse les propos des politiques du MoDem :


Réactions sur les blogs :


Sur les blogs concernant les électeurs du MoDem au second tour :

 

Publié dans MoDem

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S
Voilà qui est édifiant et vient conforter mes convictions! On ne renonce pas facilement à ce en quoi l'on a cru...mais il faut se rendre à l'évidence: combien est-on à avoir vu et vécu la même chose partout en France?...magouilles,embrouilles et Cie...vous en voulez encore?Je serais tentée toutefois par ta deuxième proposition!
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B
<br /> C'est usant ce qui se passe en interne au MoDem ... en fait je n'y suis plus normalement depuis début décembre, j'ai toutefois continué à relayer les informations locales, parce que je suis le seul<br /> blog à le faire, il n'y aucune information sur le blog officiel ... du coup je reste immergée dedans ! C'est comme dans le batîment, dans l'ancien parfois pour pouvoir aménager réellement l'espace<br /> tu casses tout, par petit bout tu ne peux pas transformer la maison ... Il aurait fallu une organisation différente des partis classique et on a gardé grosso modo la structure de l'UDF de par les<br /> statuts ... qui est déjà noyautée, rien ne peut évoluer maintenant. On va laisser le temps jusqu'au élections départementales, ensuite on verra.Amicalement ...<br /> <br /> <br />
C
Je m'exprime ici car c'est plus calme... Et les débats en forme de lacérations, c'est bon, j'ai donné...<br /> <br /> Je pense qu'il y a un problème dans ces débats. Ce sont des débats d'idées basés sur des malentendus. Nous en revenons toujours à ce problème de fusion UDF-MODEM. L'UDF est un parti qui a ses idées, ses principes, ses adhérents, ses militants, ses élus, ses cadres, son leader, François Bayrou dont le bilan au bout de 10 ans ne semble pas glorieux. Jamais ce parti n'a pu décoller de la droite. Normal, il est la droite. Il ne va donc pas se décoller de lui-même.<br /> Ensuite, il y a le Mouvement brut de décoffrage, né par l'impulsion d'une foule de citoyens qui se sont rassemblés pour défendre d'autres principes, d'autres idées, mais les pros de la politique, à peu près tous des UDF leur ont expliqué qu'ils n'avaient pas les bonnes idées.<br /> Ajouté à cela les conflit d'intérêts, les dents qui poussent et qui raclent le plancher, enfin une formation d'adeptes qui par leur intense besoin d'adorer on fait naître le gourou,<br /> <br /> Nous voilà dans une cacophonie invraisemblable. On ne pourra jamais mélanger l'huile et l'eau. On ne peut pas faire des vaches avec des boeufs !<br /> <br /> Certes, les militants, adhérents MoDem ont été abusés car, sous le discours qui correspondait à leurs idées, Bayrou a planqué quelques pièges. Le discours était fait pour appâter, pour faire gonfler le nombre d'adhérents. Pourquoi ? Parce que Bayrou a un certain orgueil, mal placé. Sa haine d'NS le tétanise, le rend con et lui fait faire n'importe quoi. <br /> <br /> Les adhérents ont pour beaucoup mis du temps à comprendre qu'ils n'étaient pas encartés au bon endroit. Ils ont mis du temps à faire la comparaison entre le discours et les actes, alors que les invraisemblances étaient carrément frappantes. Mais bref...<br /> <br /> Il y a Bayrou et son équipe, son système, sa stratégie, on les connaît. La majorité des adhérents se sent flouée. Alors que faire ? Cela ne sert à rien d'essayer de convaincre ceux du camp Bayrou qu'ils sont des mystificateurs. Ils sont du camp Bayrou. Et par conviction ou par cupidité, ils continuent de défendre ses principes, sa méthode de fonctionnement.<br /> <br /> Il semble que suffisamment de preuves aient été accumulées pour trancher.<br /> L'immense majorité des encartés, fondateurs du ModEm ne sont pas d'accord avec les auto proclamés dirigeants. Il n'y a pas trente six solutions, il y en a deux :<br /> - Utiliser les lois et règles du système associatif, provoquer une assemblée générale extraordinaire, jeter le comité directeur et procéder à de nouvelles élections.<br /> <br /> - Se barrer et se rassembler ailleurs, former un nouveau courant politique.<br /> <br /> Voilà bonne nuit...
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B
<br /> <br /> Oui, mais il y en a encore qui n'ont pas compris à l'intérieur du MoDem, qui n'arrivent pas à décrocher ... je pense qu'il leur faudra les élections internes des bureaux départementaux, pour<br /> s'apercevoir que les adhérents ont été exclus délibéremment, et que cette apparente inorganisation d'un mouvement en construction, toujour mise en avant, n'a servi qu'a masquer des calculs et<br /> manoeuvres parfaitement organisés depuis des mois par certains, avec le cautionnement d'un F.Bayrou dont l'ego ne cesse d'enfler depuis la présidentielle.<br /> Concernant les état-majors national et locaux de l'UDF je suis d'accord, mais pas sur l'ensemble des adhérents de l'UDF, il y a des gens que j'apprécie que j'ai rencontré localement ou à<br /> Seignosse, mais effectivement ils ne pèsent pas dans la structure du parti, l'opposition entre les UDF et les nouveaux a été également orchestré pour évincer les adhérents toutes origines<br /> confondues.<br /> Sur les 2 solutions que tu préconises, je pense que seule la seconde peut être mise en oeuvre. La première je n'y crois pas et c'est trop tard, c'est au moment du Congrès qu'il fallait le faire<br /> ou du moins dès qu'a été connu les modalités d'élections du collège des adhérents au CN ... maintenant c'est trop tard. Bises Cib<br /> <br /> <br /> <br />
M
Merci d'avoir relayer l'article de Laure qui j'espère sera un gros pavé dans le marigot modem. On a plus rien à perdre, je me lâche :)
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B
Franchement Laure et toi, avec toute l'énergie que vous avez déployée toutes les deux, je vous admire d'avoir tenu si longtemps ... tu as vraiment le droit de te lâcher Marie-Laure. Il faut trouver les moyens de construire un mouvement démocrate dans l'esprit du projet initial ... mais le MoDem ne le fera pas, il ne faut s'y épuiser, il faut garder l'énergie pour quand le coup de blues sera amorti pouvoir la déployer ailleurs. Bises