Herault : intrigues et luttes d'influence, encore et toujours
Herault : intrigues et luttes d'influence, encore et toujours
Petits, mesquins, procéduriers, paranoïaques, uniquement intéressés par leur pouvoir et intérêt personnel ... politiciens ou affairistes même combat, l'intérêt général ne passera pas !
28 mai 2008
POLITIQUE
Georges Frêche a-t-il peur de son ex-directeur de cabinet ?
Georges Frêche est déjà en campagne électorale. Pas pour les Sénatoriales de septembre mais pour les Régionales de 2010, son ultime combat politique. Pour réussir sa sortie, l’élu tente donc de verrouiller à tous les étages. En particulier ceux de l’hôtel de ville. Après avoir imposé sa liste aux municipales, le président de la Région remet la pression sur Hélène Mandroux pour la dissuader de recruter son ancien directeur de cabinet, Christian Assaf. Une arrivée pourtant programmée par le maire, « au cours de l’été ». Écarté du conseil régional il y a un an pour avoir refusé de couvrir son ex-patron dans "l’affaire des blacks", Christian Assaf, 36 ans, incarne la génération montante du Parti socialiste. Membre du conseil national du PS, il devait prendre l’un des deux postes de directeur général adjoint de la Ville pour consolider la garde rapprochée d’Hélène Mandroux. De quoi contrarier les desseins du Grand timonier. « Dans ce climat de guerre avec Vezinhet, Frêche pense, à tort, qu’Assaf veut revenir à la mairie pour se venger, explique un observateur politique. Mais il craint surtout qu’Assaf fasse gagner la présidence de l’Agglo à Mandroux. Et ça, il ne le supporte pas. » Alors qu’un nouveau directeur des services est bientôt attendu en mairie, la Ville minimisait, hier, les pressions de la Région. En évoquant la possibilité de créer un troisième poste de directeur général adjoint, « pour le plus brillant cadre actuellement sur le marché ». Jean-Michel Servant
DANS LE VISEUR
Jean-Louis Roumégas aussi
Christian Assaf n’est pas le seul à être actuellement dans le collimateur de Georges Frêche. Le président de la Région a convoqué certains élus écologistes la semaine dernière (Piétrasanta, Giordano…), pour leur ordonner de « liquider » le porte parole national des Verts, Jean-Louis Roumégas. « Exécution ! » a même lancé Georges Frêche dans son bureau. Après avoir préféré le MoDem à la liste Roumégas aux municipales, l’élu régional cherche désormais à faire le ménage chez les écolos. « Ce n’est pas nouveau, soulignait, hier, le chef de file des Verts. Georges Frêche a toujours essayé de diviser notre parti à la Ville ou à la Région pour l’affaiblir ». Des menaces qui ne devraient pas, en tout cas, dissuader Jean-Louis Roumégas de monter une liste pour 2010. Bien au contraire. J.-M. S.
Edition du 28 mai 2008
Élections CCI : le MPR fait appel, Iovino doit patienter
RAPPEL
Le candidat des syndicats patronaux, vainqueur du scrutin, avait vu son élection validée par la justice. Ses concurrents ne l'entendent pas ainsi Ils font finalement appel. Réunis lundi matin en conclave, dans un grand hôtel d'Antigone, les membres du Mouvement pour le renouveau (MPR) ont décidé de faire appel, auprès de la chambre administrative d'appel de Marseille, de la décision du tribunal administratif de Montpellier, rendue il y a un mois, validant l'élection, entre autres, de Rudy Iovino, le chef de file de la liste d'union Medef-CGPME-UPA. La décision de la justice administrative remettait dans le jeu celui qui avait gagné collectivement les élections à la chambre de commerce et d'industrie de Montpellier mais battu personnellement, par les incertitudes d'un scrutin à panachage.
La décision du MPR de faire appel est motivée par deux éléments. Le premier porte sur le déroulement du scrutin. « Le 9 janvier dernier, la liste concurrente, Réussir ensemble, avait organisé une grande manifestation au Corum, alors que la campagne débutait officiellement le 11. C'est un motif d'annulation » , estime Joseph Francis, le président du MPR. Le second renvoie, lui, au mode de fonctionnement du scrutin. « La circulaire de la préfecture disait que toute enveloppe n'ayant pas la signature du votant est considérée comme nulle. Or, la commission d'organisation a décidé, de son côté, qu'il fallait aussi, outre la signature, que soient écrits à la main le nom et le prénom du votant. Ce qui n'est pas conforme à la circulaire de la préfecture. » Le résultat de cet appel ne devrait pas être connu d'ici six à dix-huit mois. Il a d'ores et déjà deux conséquences. La première, c'est le maintien toujours "en attente" de Rudy Iovino qui, si l'appel n'avait pas été exercé, aurait officiellement été élu à la CCI et aurait fait valoir sa légitimité, en tant que chef de file, à occuper le poste de président de l'institution consulaire. Un poste dévolu depuis le début de cette année à Jean-Pierre Fabre, membre de la liste Iovino et élu (par défaut) après la non-élection de son chef de file.
La seconde, c'est qu'elle lui laisse un peu de répit, pressé qu'il était de se retirer pour laisser sa place à son ex-leader. L'appel de MPR fait finalement son jeu. « Mais ce n'est pas notre objectif d'arranger Jean-Pierre Fabre ou déranger Rudy Iovino. Par notre appel, nous avons donné à la chambre un moment de sérénité et de paix. J'invite l'ensemble des élus de la CCI à travailler ensemble dans l'intérêt de l'institution » , ajoute Joseph Francis, dont la contestation semble porter plus sur la méthode que sur le résultat des élections.
K. M.
ENTRETIEN
Rudy Iovino , le chef de file de la liste Medef-CGPME-UPA , réagit à la décisiondu MPR
Comment interprétez-vous ce choix de faire appel ?
Au niveau des arguments, je trouve très inélégant de mettre en doute les juges du tribunal administratif. C'est un artifice destiné à gagner du temps. Je vois mal le tribunal ne pas suivre la forme loyale d'un délibéré. Il est souverain et moi j'ai confiance en la justice. Joseph Francis continue de faire son travail de sape, au mépris de la démocratie.
Cet appel remet en cause votre intégration et donc votre candidature à la présidence.
Mais je suis quand même conseiller du président actuel et je travaille dans toutes les commissions essentielles. La CCI a besoin de sérénité, de travailler et de rassurer ses ressortissants. Il faut arrêter de les prendre en otages pour des questions de pouvoir.
L'appel étant suspensif, il fait les affaires de Jean-Pierre Fabre. Qu'en pensez-vous ?
Il n'y aura pas de guerre entre moi et Jean-Pierre Fabre. Je travaille avec lui et toute la liste Réussir ensemble. Il a annoncé qu'il suivra la décision qui sera prise par le syndicat au sujet de la présidence. C'est Joseph Francis, le MPR et personne d'autre qui font appel. Ils jettent des doutes et du discrédit sur l'institution, ils sont dans la négative alors que la CCI a vraiment besoin de travail, de redémarrer avec des projets importants comme l'aéroport, l'école de commerce.
D'après vous, combien de temps prendra l'examen de ce nouveau recours ?
L'affaire est classée urgente, ça peut donc aller assez vite avec un jugement de la cour administrative d'appel dès septembre ou octobre. Ensuite, un autre recours devant le Conseil d'État ne serait pas suspensif.
Recueilli par G. T.