Réforme des retraites : régimes spéciaux et régime général
Réformes des retraites : régimes spéciaux et régime général
2 articles signalés par wouters (merci)
Ce sont des articles assez longs mais intéressants !
Retraites : les privilèges qui survivront (discrètement) aux régimes spéciaux
Alignées sur celles des Français, les retraites des cheminots et autres gaziers ? Que non ! Réforme ou pas, les syndicats ont obtenu du gouvernement qu’elles restent aux petits oignons. Démonstration.
Nous ne sous-estimerons pas les dégâts occasionnés au tour de taille par les déjeuners d’affaires, ni les lumbagos attrapés à empiler des lingots. Pour autant, personne n’ira prétendre que le métier de banquier est l’archétype du job éprouvant. Difficile, donc, d’invoquer la pénibilité pour justifier que les agents de la Banque de France raccrochent après seulement 37,5 ans de cotisation, quand tout le monde travaille 40 ans. Voilà pourquoi le gouvernement Villepin a décidé en 2006 de réformer leur régime spécial de retraite. Soucieux d’éviter toute échauffourée chez les intéressés, il a préalablement pris soin de revaloriser de 40% leur pension de base, en y intégrant le complément de retraite que leur versait jusqu’à présent la Banque. Ce petit plus ne suffisant pas à apaiser les esprits, il a ensuite lâché une rafale de nouveaux privilèges : prêts à taux zéro pour racheter douze trimestres de cotisation, primes individuelles de «perte de pouvoir d’achat», plan d’épargne entreprise, congés de fin de carrière, cessation d’activité progressive et surrémunérée… Moyennant quoi, la pilule est passée sans étrangler personne.
Dégonflé, Villepin ? Allez, allez… A y regarder de près, le flamboyant Nicolas Sarkozy est en train de faire à peu près la même chose avec les régimes spéciaux. Face à la résistance syndicale, son style est, certes, plus viril que celui de l’ancien hôte de Matignon. «Il y aura des grèves, des manifestations, mais moi je tiendrai», s’était-il exclamé en novembre dernier, un peu à la manière du maréchal Foch. En expliquant avec force moulinets que la restructuration des retraites de la SNCF, d’EDF, de GDF, de la RATP, des clercs de notaire, de l’Opéra de Paris et de la Comédie française était économiquement indispensable (ces régimes coûteraient chaque année entre 1 et 2 milliards d’euros à la collectivité), qu’il était impensable de demander de nouveaux sacrifices aux salariés du privé l’année prochaine sans l’avoir menée préalablement, et que, de toute façon, il l’avait promise avant les élections. ... Lire la suite >>
Retraite : les réformes qui attendent le secteur privé
Une fois réglée la question des régimes spéciaux de retraite, le gouvernement a bien l’intention de s’attaquer une nouvelle fois à ceux du privé, en déficit chronique. Et l’on sait déjà que ce sera douloureux.
Peu de chances qu’ils entament à leur tour une grève illimitée. Pourtant, la réforme des retraites que vont devoir avaler l’année prochaine les salariés du privé risque d’être au moins aussi saumâtre que celle des régimes spéciaux. Il faut dire que la situation de leurs caisses vieillesse n’est vraiment pas brillante. Ravagées par le déséquilibre démographique, celles-ci devraient afficher en 2020 un besoin de financement colossal, équivalent, selon le Conseil d’orientation des retraites (COR), à 1% du PIB. Encore cette projection suppose-t-elle le retour au plein-emploi d’ici cinq ans, une hypothèse hautement optimiste.
Comme d’habitude, pour mettre les régimes au régime, les pouvoirs publics auront à leur disposition une pleine armoire de potions amères. Allongement de la durée de cotisation, hausse des pénalités en cas de cessation d’activité anticipée, recul de l’âge légal de départ, alourdissement des prélèvements… Avec lesquelles choisira-t-il de nous assaisonner ? Il est encore trop tôt pour le dire – les discussions avec les partenaires sociaux débutent à peine. La revue de détail que nous vous proposons devrait cependant vous permettre d’y voir dès aujourd’hui un peu plus clair dans ce dossier touffu. Et nos simulations exclusives, réalisées par le cabinet Optimaretraite, de vous préparer au pire… en connaissance de cause.
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