Pour le 1er mai ... fête des luttes des travailleurs
Pour le 1er mai ... fête du travail des luttes des travailleurs contre l'exploitation patronale
Il faut remettre les choses à leur place, le travail n'a pas à être fêté et ne l'a jamais été. Le 1er mai commémore les luttes ouvrières contre le patronat pour la réduction du temps de travail à 8h hebdomadaire. Les générations passées se sont battues pour ne plus être traités comme des bestiaux et certains l'ont payé de leur vie ...
Ils se sont battus pour un monde meilleur, et nous laissons les pervers qui nous gouvernent nous remettre en esclavage sans broncher, comme un troupeau bêlant se laisse mener à l'abattoir ...
Ne nous laissons pas endormir ou effrayer par ce discours sans cesse rabâché par les capitalistes que tout s'effondrerait s'il était donné au peuple les moyens de vivre décemment et je vous renvoie à la Vision patronale du travail citations de 1848 à 1938 dont vous pourrez constater que dans le fond le discours n'a pas changé.
NON la société ne s'effondrera pas si nous cessons de courber l'échine refusant la tyrannie d'une minorité avide et démente qui est en train d'envoyer notre espèce et l'ensemble de la planète à la mort, bien au contraire, relever la tête et lutter, est vital et urgent !
C'est un combat pour la dignité, le droit à l'existence pour tous, pour nos enfants et les générations futures ... pour le droit à la Vie, à la paix, à la convivialité et au bonheur !
Le droit à ne pas être asservi est un droit fondamental des hommes et des femmes (et là encore plus à faire), toute personne violant ce droit, commet un crime que rien ne peut justifier et envers lequel il ne doit y avoir aucune complaisance. Si le viol de ce droit est inadmissible dans le cadre des relations individuelles, familiales et privées, il est un véritable crime contre l'humanité lorsqu'il est perpétré à l'échelle des nations, du politique et de l'économique. Tant que nous ne serons pas capable de voir les choses ainsi, nous ne serons pas capables d'envisager autre chose. Individuellement comme collectivement, c'est la peur qui est notre premier ennemi, c'est elle que nous devons d'abord regarder en face pour ne plus nous laisser guider par elle ! Fermer les yeux pour ne pas voir, ne pas savoir, je le répète c'est se priver de tout moyen d'agir sur la réalité en cours, c'est faire de ce cauchemar une fatalité, nous interdisant la possibilité même d'imaginer un autre possible.
"L'imagination est plus importante que le savoir" Albert Einstein
Alors imaginons et imaginons ensemble ... il en sortira bien quelque chose !
Voir l'article concernant l'historique de cette fête sur Herodote.net : 1er mai 1886 Journée de 8 heures et Fête du Travail
(Illustration : "le 1er mai" lithographie de Grandjouan pour l'Assiette au beurre, 1906 en provenance de l'article d'Herodote.net )
Stéphanie LONGERAS
L’avenir est incertain pour les salariés, du privé comme du public. Le recours aux emplois précaires se généralise dans tous les secteurs d’activités. L’Etat premier pourvoyeur de contrats précaires encourage aujourd’hui massivement les administrations à recourir à ces personnels. La crainte du lendemain encourage à subir, mais faut-il succomber au fatalisme idéologique ? Question au coeur de ce 1er mai.
LE non remplacement d’un fonctionnaire sur deux dans la fonction publique va conduire à la suppression de 160.000 emplois entre 2009 et 2012. Education Nationale, services fiscaux, hôpitaux ...tous les services publics seront touchés. Qui va les remplacer ?
Le plus gros pourvoyeur d’emplois précaires : l’Etat
Le gouvernement a beau soutenir, face à l’opinion publique, que le fonctionnement des institutions et le service public ne sont pas remis en cause, il n’en demeure pas moins qu’il compte sur un recrutement massif des emplois précaires pour assurer à moindre frais ces missions, généralisant ainsi la politique engagée depuis près de 20 ans en France. La fonction publique « n’a pratiquement pas cessé d’augmenter le recours à ce type de contrats depuis les années 90 » confirmait dernièrement la Dares (Institut du Ministère de l’Emploi). À tel point qu’en 2006, elle comptait 19,6% de contrats aidés contre 5,9% dans le privé. Dans l’Education nationale qui a vu la suppression de 11000 emplois cette année (dont 73 dès la rentrée 2008 à La Réunion) les primo-retraités sont invités à se remettre au travail (400 en Isles et Vilaine). Du fait de la diminution des ouvertures de postes aux concours, le recours aux enseignants non titulaires, en attente, tend à se développer. Ils seraient entre 700 et 800 dans notre département, contractuels, vacataires, auxiliaires, à littéralement payer pour travailler. Mandatés du jour au lendemain pour effectuer des suppléances à plusieurs dizaines de kilomètres de leur domicile, dans des matières parfois éloignées de leurs compétences initiales, ils se retrouvent dans l’impossibilité de refuser au risque d’être rayés de la carte des « extras » des autorités académiques. Entre l’attente d’une mission, puis de leur salaire, (dévalué par rapport à celui d’un titulaire), ces personnels corvéables à souhait sont humainement et “salarialement” victimes de traitements inacceptables. Entre chaque mission, aucune ouverture de droit à l’Assedic, des fiches de payes incompréhensibles voir inexistantes et même parfois des demandes de remboursements de « trop-perçus » qui viennent dont on ne sait où ! Aucune grille indiciaire, aucun avancement d’échelon... à La Réunion ces personnels sont victimes d’un nivellement vers le bas, à l’image des ambitions éducatives pour les élèves de l’Académie.
Sur 27 000 agents ANPE, plus de 6 300 précaires
Mais aux services des Impôts - challenger des files d’attentes aux guichets en concurrence avec La Poste -, la situation salariale n’est guère plus reluisante. Les trésoreries de proximité sont amenées à disparaître pour parvenir au schéma - géographiquement concevable mais fonctionnellement improbable - d’une trésorerie par région soit 4 centres d’accueil, soit encore une omission certaine des Hauts de l’île. Après tout 80% de la population réunionnaise n’est pas imposable dira-t-on mais elle compte en revanche 11 200 des 20 000 bénéficiaires au plan national du bouclier fiscal, notamment des érémistes redevables de la taxe foncière, auxquels le gouvernement n’avaient pas pensé. À ce jour, ils se sont acquittés de leur taxe 2007 mais n’ont toujours pas été remboursés ! Autre travers de cette “jugulation” cancérigène de personnels, la multiplication des fraudes fiscales. Il faut retenir que les entreprises locales ne sont contrôlées qu’une fois tous les 35 ans, soit autant d’argent potentiellement destiné aux caisses publiques envolé dans la nature ! Finalement la dette publique n’est pas une fatalité, elle est entretenue... question de priorité. Pour terminer avec la fonction publique, parlons juste de l’ANPE, ce service public mandaté pour assurer le placement des chômeurs, ces assistés qui coûtent trop cher et que l’on veut contraindre aujourd’hui à accepter l’inacceptable à 75% du Smic et près de 2 heures de trajets de leur domicile. Sur les 27.600 agents qu’emploie l’ANPE, 3400 sont en CDD, 2000 en contrat aidé et 900 en contrat temporaire. Avec la fusion de l’ANPE et de l’Unedic, le gouvernement compte encore trancher dans le vif de centaines de postes et surtout privatiser l’offre d’emploi, focalisant ses prérogatives sur les métiers sous tensions mais plus encore sur les entreprises en attente de disponibilité et flexibilité immédiates.
Aujourd’hui le travail c’est quoi ?
Si la précarité de l’emploi n’est pas récente, elle revêt aujourd’hui de nouvelles formes plus pernicieuses les unes que les autres qui révèlent le projet idéologique de ce gouvernement : mettre le maximum de personnes au travail à moindre frais, ça arrange les statistiques et le portefeuille des grosses entreprises qui sont moins tentées d’aller s’implanter à l’étranger. Aujourd’hui, une employée de caisse dans un supermarché qui ne demande pas mieux que de travailler plus est contrainte à un temps partiel à 900 euros par mois...et on lui demande de sourire en plus devant le client. Si elle n’est pas contente, il y a du monde qui attend derrière elle. Aujourd’hui un professionnel du BTP est astreint au contrat de chantier sans mission dans la durée : il doit faire ses preuves constamment, toujours être plus performant sous « gro kanyar » s’il veut espérer bénéficier d’un autre contrat sous indicé bien sur. Aujourd’hui un jeune diplômé Bac +5 sera employé en contrat aidé dans le secteur marchand pour faire ses preuves car bien sûr, il n’a pas de compétences exploitables juste des qualifications. C’est une chance pour lui ! Aujourd’hui un garagiste de 20 ans d’expérience ne sera pas formé pour monter en échelon car ça couterait soit disant trop cher à l’entreprise qui préfère lui laisser entendre qu’être senior dans l’entreprise, c’est déjà pas mal. Aujourd’hui, un CUI va signer un contrat sans clause de formation ni de pérennité de l’emploi et avec même les motifs anticipés de son futur licenciement notifiés sur son contrat. Aujourd’hui, les acquis sociaux, la solidarité, le partage des richesses n’ont jamais été aussi éloignés que l’assimilation est vivace dans un territoire comme La réunion a qui l’on demande de construire un développement endogène.
Tant de paradoxes, tant de souffrances et de frustrations au service de quelle idéologie ? Si nous ne devons pas cesser d’encourager nos enfants à étudier, à se qualifier, nous devons, en même temps que nous menons la lutte, les avertir de ce monde sans pitié qui les guette. Mais ne faisons pas d’eux des batailleurs individualistes, cultivant ainsi la stratégie de division d’un gouvernement qui se plait à vendre sans solde l’apologie d’une méritocratie au travail qui n’a pas d’écho (15 ans de précarité au service de l’éducation nationale pour se retrouver au chômage est une des preuves du mensonge éhonté). Encourageons les à poursuivre le combat que leurs aïeux ont engagé, a cultivé leur héritage, à défendre leurs droits fondamentaux ceux d’un 1er mai entre autres qui a vu couler le sang. De démocratie, on peut avoir l’habit, de Droits de l’Homme la prétention, mais jamais l’emphase ne remplacera l’action.