La-Croix.com : Le poids grandissant des élus bouscule le Parti socialiste

Publié le par benedicte

La-Croix.com : Le poids grandissant des élus bouscule le Parti socialiste

feodalite.jpg Concernant l'archaïsme politique de notre pays géré comme une féodalité et une caste politicienne qui fonctionne à gauche comme à droite de la même manière un article intéressant concernant le PS, pour changer un peu de la monarchie Sarkozy et leur gestion locale tout aussi féodale ... il est vrai qu'avec Frêche dans notre région nous avons un exemple particulièrement criant de despotisme mégalomane. Une gestion locale peut être féodale sans tomber dans de tels excés caricaturaux ... donc rien à attendre des partis dits de gouvernement, seulement intéressé à conserver leur fiefs comme autant de pré-carré où ils peuvent exercer le pouvoir sans partage.
Le MoDem en faisant preuve, dès sa première échéance électorale depuis sa naissance officielle, de vassalité aux petits seigneurs locaux, qu'ils soient UMP ou PS, démontre qu'il n'a pas l'intention le moins du monde de s'attaquer à cette féodalité, ce qui devrait être la priorité d'un parti réellement démocrate, mais seulement de faire partie de ceux qui la font régner
.

Quand à l'aveuglement dont font preuve les français quand à leurs élus et la classe politicienne en général, je ne dis pas que la citation ci-dessous (trouvée sur le site d'Etienne Chouard à la rubrique En Vrac) en est la seule explication, mais elle est malgré tout à considérer et à méditer :

 

"La plupart de gens préfèrent croire que leurs dirigeants sont justes et équitables même en face de preuves du contraire, puisque lorsqu'un citoyen reconnaît que le gouvernement sous lequel il vit ment et est corrompu, il doit décider de ce qu'il compte faire.
Poser des actions face à un gouvernement corrompu représente des risques d'atteintes à sa vie ou à celle d'êtres chers. D'un autre coté, choisir de ne rien faire implique de trahir toute idéologie personnelle de "défense de ses principes".
La majorité des gens n'ont pas le courage de faire face à ce dilemme.
Par conséquent, la plupart de la propagande n'est pas conçue pour tromper l'esprit critique, mais simplement pour donner aux lâches d'esprit une excuse pour ne pas penser du tout."

Michael Rivero  www.whatreallyhappened.com 

 


Logo_Lacroix_com-copie-1.jpgFRANCE 28/02/2008

Le poids grandissant des élus bouscule le Parti socialiste

En force dans les collectivités locales, le PS s'interroge sur sa capacité à reconquérir le pouvoir national

De victoires locales en défaites nationales… Depuis 2002, le PS vit ainsi au rythme de la douche écossaise. Sauf surprise, le prochain scrutin devrait de nouveau confirmer sa bonne forme au niveau municipal, ajoutant au carton plein réalisé en 2004 dans les régions et à la percée dans les départements.
Ces bons résultats vont encore renforcer le poids des élus au sein du parti. Au point que certains socialistes eux-mêmes évoquent le spectre d’un retour aux temps de la SFIO, l’ancêtre du PS : un parti dominé par des barons locaux, jaloux de leur liberté, privilégiant la préservation de leur bastion sur la conquête du pouvoir national.
« Cette stratégie d’un repli sur le terrain local est indéniable », note ainsi Frédéric Sawicki, professeur de sciences politiques à Lille (1). Elle résulte d’un double mouvement, analyse ce spécialiste du PS : « La décentralisation, d’abord, a consolidé le rôle et les moyens des élus locaux, leur permettant de faire des carrières intéressantes sans passer par Paris. L’absence depuis 2002 d’un leader fort au PS a ensuite permis une plus grande autonomie des poids lourds locaux vis-à-vis de la direction du parti. »

"Les socialistes plus efficaces dans le rôle de contre-pouvoir"
Profitant de la perte d’autorité de la rue de Solférino, les grands féodaux du parti, patrons de collectivités ou de fédérations, se sont engouffrés dans la brèche pour cultiver à loisir leur pré carré. La préparation de ces élections municipales a ainsi montré de manière caricaturale leur nouvelle liberté. Certains maires ont fait alliance avec Lutte ouvrière quand d’autres ont préféré tendre la main au MoDem. Un grand écart ! Avec comme objectif prioritaire d’assurer leur réélection, plutôt que de participer à la clarification de la ligne du PS.
Julien Dray, député de l’Essonne, se souvient d’avoir récemment entendu le patron d’une grande fédération avouer que « les socialistes ne sont pas faits pour exercer le pouvoir national, qu’ils sont plus à l’aise et plus efficaces dans le rôle de contre-pouvoir ». Cette tentation existe, confirme Jean-Christophe Cambadélis. « Bien sûr, personne ne le dit à haute voix, mais certains ne sont pas loin de penser qu’il est plus confortable de rester dans l’opposition car cela facilite leur réélection », s’inquiète le député strauss-kahnien de Paris.
Cette coupure entre les réalités locales et la direction nationale produit des effets visibles sur la ligne politique du PS. « Élus dans les grandes villes où dominent les classes moyennes, beaucoup ont tendance à mettre en avant leur aspect gestionnaire et à gommer tout discours un peu politisé », note Frédéric Sawicki. Cette césure est devenue béante avec l’absence de rénovation idéologique du parti, estime Jean-Christophe Cambadélis : « Au niveau local, nous assumons notre social-démocratie. Au niveau national, nous sommes toujours dans le “rupturisme”. »
 

Des états d'âmes mais aucun renoncement
Confortés par les électeurs, certains grands élus campent désormais ostensiblement loin du parti. « Daniel Percheron (président de la région Nord-Pas-de-Calais) n’a pas mis les pieds dans un bureau national du PS depuis huit mois. D’autres ne doivent même plus connaître l’adresse car ils n’y viennent jamais ! », raille un familier de Solférino. Gérard Collomb, maire de Lyon, troisième ville de France, a ainsi longtemps cultivé la transparence sur la scène nationale. Il confie désormais son envie de se faire entendre « fortement » après son éventuelle réélection pour exhorter ses camarades à « entrer dans le XXIe siècle ».
Cette envie de ne pas accepter le statu quo conduit d’ailleurs Alain Bergounioux à juger « la comparaison avec la SFIO facile mais totalement erronée ». Historien et secrétaire national du PS aux études, il reconnaît « des états d’âme » dans le parti, mais aucun renoncement. « Le PS n’a jamais fait l’impasse sur les élections nationales. Et il a toujours participé avec l’espoir et l’envie de gagner. » À ses yeux, le flottement actuel est donc conjoncturel, produit des défaites présidentielles et de la phase de transition à la tête du PS. « Si la gauche avait gagné en 2007, on ne tiendrait sûrement pas ce genre de débat », tranche-t-il.
Pour Frédéric Sawicki aussi, la comparaison entre le PS de 2008 et la SFIO d’antan a des limites. « Depuis François Mitterrand, le PS accepte la personnalisation de la Ve République et le rôle central de l’élection présidentielle. » L’émergence d’un nouveau leader pourrait donc faire de nouveau évoluer l’équilibre du PS. Mais, prévient Frédéric Sawicki, celui-ci devra composer avec les « barons » du parti : « Je ne pense pas qu’on revoie de sitôt des idées comme les jurys citoyens ou le non-cumul des mandats. »

Mathieu CASTAGNET

(1) Coauteur en 2006 de La Société des socialistes (Éditions du Croquant).

Publié dans Politique France

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