Midi-Libre Marc Dufour : «Je ne serai pas maire de Montpellier»
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Marc Dufour : « Je ne serai pas maire de Montpellier »
Chef d’entreprise, Marc Dufour a 52 ans. Marié et père de famille, il réside à Teyran. Titulaire d’un DEA de droit et d’économie des entreprises, il a fait l’essentiel de sa carrière professionnelle au sein de la compagnie aérienne Air Littoral.
Entré comme cadre financier en 1979, il devient successivement directeur financier (1980), secrétaire général (1983), directeur général (1985) puis PDG de 1992 à 2000. Depuis 2001, il dirige une structure de consultant MDC Conseil. Candidat aux dernières régionales et aux législatives, Marc Dufour n’a, à ce jour, aucun mandat électif. Il est, depuis 2004, président de la fédération départementale du MoDem.
Êtes-vous candidat aux municipales sur Montpellier ?
Je suis dans un premier temps candidat à l'investiture.
On peut s'étonner de voir que votre campagne pour les municipales tarde à démarrer !
En effet, on est retard. Mais par rapport à quoi ? Domergue dit qu'il sera candidat depuis cinq ans et Mandroux depuis qu'elle a pris la place de Frêche, en 2004. Je suis peut-être en retard sur la communication mais, d'un autre côté, dès que Domergue s'exprime, il perd des voix. En revanche, je ne suis pas en retard sur le projet. D'ailleurs, au conseil municipal, le groupe UDF-MoDem travaille bien, et c'est même l'équipe qui connaît le mieux ses dossiers.
Quand est-ce que sera officialisée votre candidature ?
Le congrès fondateur du MoDem ayant lieu le premier week-end de décembre, j'espère pouvoir annoncer l'officialisation de ma candidature avant la fin novembre.
A ce propos, ne craignez-vous pas que ce congrès fasse partir de nouveaux adhérents qui se complaisent dans la période de non-droit dans laquelle navigue le parti actuellement ?
Il y a en effet des chances que de nouveaux adhérents partent au lendemain du congrès. J'estime le nombre à 10 % environ. C'est normal, voire sain. Les gens qui adhèrent au MoDem ont un côté idéaliste qui parfois ne correspond pas au fonctionnement d'un parti politique.
Quel score espérez-vous faire au premier tour ?
J'estime qu'on a un étiage entre 12 % et 15 %.
Estimez-vous avoir la légitimité de conduire la liste MoDem aux municipales ?
Oui. Je suis l'un des premiers à avoir cru à ce mouvement. D'ailleurs, en 2004, je voulais déjà changer le nom de l'UDF...
Et Tsitsonis, ne pourrait-t-il pas vous contester la tête de liste ?
Non, je ne le crois pas. J'ai confiance en mon équipe. Personne ne partira vers l'UMP ou le PS, et tous les sortants seront avec moi sur la liste.
Avez-vous réellement l'argent pour faire campagne et surtout suffisamment d'hommes et de femmes pour bâtir une liste ?
Il est vrai que nous n'avons pas les moyens humains et financiers, ni le temps d'ailleurs, de partir sur une campagne basée sur le porte-à-porte. C'est pour cela que nous travaillons avec une méthode différente qui consiste tout d'abord à identifier un projet puis à décliner des propositions. Et cela aussi bien autour de l'urbanisme, des transports que du social ou de la fiscalité... Nous sommes très confiants, regardez où en sont les Verts, le PCF et l'extrême-gauche. On est à la veille d'une recomposition du paysage politique et, obligatoirement, on va venir vers nous. Après l'UMP et le PS, on est la troisième force politique.
Roumégas et les Verts disent la même chose.
Je pense qu'ils se trompent. Aujourd'hui, l'ère des écolos est passée. Quel est l'espace politique des Verts actuellement ? Aucun ! Car tous les candidats savent très bien que les questions écologiques et environnementales sont fondamentales, et ils les ont incluses dans leur programme.
En toute franchise, avez-vous aujourd'hui assez de colistiers pour monter une liste complète ?
J'ai trente personnes prêtes à partir derrière mon nom, sachant que je n'ai aucun doute sur mon investiture, même si Georges Fandos, leader local Cap 21, est un proche de Corinne Lepage et qu'elle-même est à la commission d'investiture.
Ensuite, il y aura des gens de la société civile. Mais ils me demandent de garder leur nom secret aussi longtemps que possible par crainte de représailles.
J'avoue avoir des difficultés pour trouver suffisamment de femmes. Mais ne vous inquiétez pas, nous présenterons une liste qui aura bien meilleure allure que celles de Dugrip ou Loubatières en leur temps.
Envisagez-vous des alliances avec Jacques Domergue ou Hélène Mandroux ?
Je n'ai pas une sympathie débordante pour Domergue, mais la question ne se pose pas en ces termes. Il n'est pas question de faire alliance avec l'un ou l'autre. Nous raisonnons en terme de contrats de gestion, en sachant toutefois qu'il y aura des points communs aux trois programmes.
A nous d'apporter une singularité sur un certain nombre de points. Quand j'entends Domergue dire qu'il va mettre la mairie sur la Comédie, je lui réponds qu'on n'élit pas un maire pour savoir s'il va déplacer la mairie de 500 mètres. La mairie dans le Gaumont, c'est ridicule. S'il veut la changer de place, qu'il ait les moyens de ses ambitions et qu'il dise à l'État qu'il veut racheter les murs de la préfecture de Région.
Autrement dit, vous vous sentez plus proche des projets - non dévoilés encore - d'Hélène Mandroux ?
(Silence) Il n'y aura aucune allégeance ! Il y aura simplement des contrats si éventuellement on venait à travailler ensemble.
Vous demanderez des postes ?
Bien sûr ! Des postes d'adjoints à la Ville et de vice-présidences à l'Agglo.
Finalement, c'est la vraie fausse candidature de Cavada qui vous a fait perdre du temps.
Oui. Mais vous pouvez vérifier, la candidature de Cavada, c'est moi qui l'ai souhaitée et fabriquée. Et même s'il y a eu des hauts et des bas, je pense sincèrement que s'il était venu, on aurait pu vraiment prendre la ville. Fin avril, il était décidé à partir puis son épouse - qui ne se voyait pas vivre à Montpellier - est tombée malade. Du coup, il a pris en un week-end, la décision de dire non, de façon irrationnelle.
Vous dites qu'avec Cavada, le MoDem aurait pu prendre la ville... Pas avec vous ?
Non ! Soyons clair : je ne serai pas maire de Montpellier. Je n'en ai de toute façon pas franchement envie.
C'est énorme ce que vous dites. Vous conduisez donc la liste parce que vous vous sentez obligé ?
Oui. Mais je suis objectif là-dessus. Le fauteuil de maire n'est pas accessible. Par contre, personne ne peut être élu sans nous. L'important, c'est le projet politique.
Justement, sur le projet, vous parliez tout à l'heure de trois ou quatre actions majeures, lesquelles ?
Ne soyez pas trop impatients. Le jour de ma conférence de presse, je donnerai des noms et quelques projets. Là, c'est encore trop tôt.
Juste un alors...
(Hésitations). Je prends un exemple, pour le logement social. Je souhaite bâtir un programme qui permettrait à tous les gens qui vivent dans des HLM de devenir propriétaires pour le prix de leur loyer. Aujourd'hui, c'est possible avec les prêts sur le long terme.
Comment voyez-vous l'avenir du MoDem ?
Je pense sincèrement que François Bayrou deviendra président de la République en 2012 et que le MoDem sera l'un des plus grands partis de France.